« Une erreur dévastatrice » : le pape François a présenté lundi des excuses historiques aux peuples amérindiens canadiens, demandant « pardon pour le mal » fait pendant des décennies dans les pensionnats pour autochtones. « Je suis affligé. Je demande pardon », a déclaré le pape à Maskwacis (Alberta), dans l'ouest du Canada. Évoquant les « blessures encore ouvertes », il a reconnu la responsabilité de certains membres de l'Église dans ce système où « les enfants ont subi des abus physiques et verbaux, psychologiques et spirituels ». Les paroles du souverain pontife étaient attendues depuis des années par ces peuples - Premières nations, Métis et Inuits - qui représentent aujourd'hui 5% de la population canadienne. Elles ont été accueillies par des applaudissements nourris. Le douloureux chapitre des « écoles résidentielles » pour enfants autochtones a fait au moins 6 000 morts entre la fin du XIXe siècle et les années 1990 et créé un traumatisme sur plusieurs générations. Le gouvernement canadien, qui a versé des milliards de dollars en réparation à d'anciens élèves, s'est officiellement excusé il y a 14 ans d'avoir créé ces écoles mises sur pied pour « tuer l'indien dans le cœur de l'enfant ». L'Église anglicane avait ensuite fait de même. Mais l'Église catholique, en charge de plus de 60% de ces pensionnats, a longtemps refusé de le faire.